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FO Bfc Cheminots

La Présidente relaie avec zèle le projet de "réforme"

RETRAITE - REGIMES SPECIAUX (SNCF) : la Présidente relaie avec zèle le projet de "réforme" du régime cheminot et veut positiver sur la plus grande agression sociale depuis 1953 !

Nos nombreuses informations sur le site ont montré l’évolution notable de la Présidente de la SNCF sur le régime de retraite des cheminots.

D’une position prudente presque protectrice en mai dernier, elle est devenue le relais bien zélé du gouvernement. Après tout, c’est pour le moins le rôle d’un "grand commis de l’Etat" que d’obéir aux instructions fussent elles contre l’intérêt des agents.

Encore que c’est bien la première fois depuis 1953 que ce zèle managérial est déployé. Même en novembre-décembre 1995, on avait pu remarquer la grande prudence de la Direction sur le Plan régressif lancé alors par le Premier ministre JUPPE.

A chacun de se poser la question de cette évolution vitesse TGV...

La présidente de la SNCF précise aujourd’hui dans une lettre (temps réel N°134/07) diffusée aux cheminots qu’elle "ne comprend pas ce refus de discuter" de la part des organisations syndicales.

C’est pourtant facile à comprendre pour peu qu’elle veuille bien se donner la peine d’écouter les inquiétudes légitimes des cheminots devant l’avenir catastrophique qu’on leur prévoit.

Trois points essentiels ont été déclinés par le gouvernement comme "non négociables" :

1- passage de 37,5 ans de cotisations à 40 ans puis 41 ans dès 2013 pour aller à terme à 45 ans

2- instauration d’un système de "décote" correspondant à 1,25% par trimestre manquant (par rapport à 40 annuités puis 41 et ainsi de suite...)

3- Alignement des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur les salaires, ce qui empêche de facto toute augmentation du pouvoir d’achat de nos pensionnés jusqu’à leur décès.

Afin d’éviter le débat sur ces trois points, le gouvernement renvoie la "négociation" au niveau des différentes entreprises publiques. Cette manœuvre a l’avantage, pour le gouvernement, de diviser les salariés pour la réalisation sans trop de remous sociaux de sa "réforme" destructrice.

D’accord, on notera que la ficelle est très grosse mais ça fonctionne avec quelques « syndicalistes » catégoriels (agents de conduite) à qui le gouvernement et la direction ont simplement confirmés ce qu’ils souhaitaient accorder initialement. En clair, rien sur l’essentiel qui fait débat et quelques broutilles.

Ces petites manœuvres minables et ridicules vont se poursuivre et les médias les plus coopératifs (assez nombreux) ne manqueront pas d’en parler. Ils auront le soutien « scientifique » (payant) d’instituts de sondages genre « Opinion Way » connu pour être orienté politiquement.

Qu’il se trouve quelques "syndicalistes" capables de complaisance par une (bien courte)"négociation" qui n’en est pas une, cela n’est pas nouveau. Ce qui est insupportable, c’est qu’il s’agit de la remise en cause du régime spécial et plus largement du statut de cheminot. A terme, c’est celui de toutes les entreprises publiques qui est en danger, sans omettre l’attaque prévisible contre le système des retraites par répartition. Et là, même certains usagers des transports qui ont eu la faiblesse d’insulter les cheminots ("preneurs d’otages") sont concernés. Aux salariés des régimes spéciaux de tout entreprendre pour qu’ils le comprennent.

Quelles sont les "mesurettes" de la Présidente de la SNCF ?

1- rémunération au-delà de 55ans Une vague promesse d’augmentation salariale est envisagée pour les plus de 55 ans (50 ans pour les conducteurs), avec une "mesure de déblocage de la grille salariale".

Depuis longtemps, FO cheminots revendique des améliorations de carrière devant les injustices de la grille. Cela nécessiterait un engagement budgétaire considérable de la part de l’Etat. Bien sûr, rien n’est dit là dessus.

2- la "poursuite de carrière" La Direction propose de "négocier des améliorations" ! Quand on connait les restructurations à répétition, sans oublier les grands plans type VERON-MAREMBAUD, on se demande bien quels postes moins difficiles pourraient être trouvés par la Direction !

3- "l’accompagnement de l’évolution du régime de retraite" "Construire un complément de retraite". La proposition parait séduisante mais pourquoi la prise en compte de l’intégralité du salaire ne s’est pas faite depuis longtemps. Et il faudrait faire bien les 40 annuités pour espérer majorer la pension de 1,5 à 2%. A rapprocher des 25% de décote pour de nombreux agents, cela s’appelle se moquer du monde ! Quand au compte épargne temps (payé par les agents eux-mêmes), il présentera le superbe avantage pour la Direction et l’Etat, d’éviter de nouvelles embauches pour de longues années. Bel exemple negatif pour le renouvellement des générations dans l’entreprise publique ! Quand au Plan d’Epargne retraite, il facilitera l’individualisation des conditions salariales et évitera toute action collective dans le futur.

4 - "décompte du nombre de trimestres" Presque tout le monde est servi par une mesurette (apprenti, temps partiel, congé parental, naissance à compter de 2008, enfant handicapé, rachat d’études supérieures). Sauf si vous n’entrez dans aucune des cases , ce qui est le cas de nombreux cheminots ! L’individualisation est encore la même vieille méthode pour diviser les agents, chacun se sentant servi, même par une peccadille qui confine au mépris assumé par ceux qui la proposent. Sur le rachat des années d’études supérieures, pour un prix allant jusqu’à 20 000 euros l’année, il vaut mieux être Directeur Général Exécutif SNCF ou Présidente qu’un modeste cadre qualif. F dans un établissement provincial ! Dans ce sens, les cheminots comprennent que leur Directeur Général Exécutif ne les entende pas, leurs intérêts étant très... différents !

5- "les situations difficiles" C’est le côté "humanitaire" des propositions. Avec une pension orphelin égale à 10% d’une pension de réversion (déjà ridicule !) avec l’allocation décès pour les victimes d’accident de travail, la Direction fait dans le social mais le financement est si modeste qu’on pourrait en sourire si le sujet n’était pas aussi grave par rapport à ses situations dramatiques. Le côté utilisation de situation de détresse pour favoriser la destruction du régime spécial de retraite est particulièrement douteux.

Selon FO cheminots, doit-t-on se justifier du combat pour l’essentiel : le régime spécial cheminot et plus largement la retraite par répartition. Et du lien évident entre disparition du Statut des personnels et privatisation du service public ferroviaire républicain ?

Pour FO, on peut s’attendre à une forte augmentation du bourrage de crâne du genre "les syndicats de cheminots ne veulent rien négocier", "ils ne sont pas des gens responsables", "l’espérance de vie augmente donc il faut travailler plus", "les régimes spéciaux sont des privilèges", "l’extrême gauche trotskyste contrôle FO cheminots", "halte à la prise d’otages", on en passe et des meilleures...

A utiliser la démagogie, autant être novateur. Mais là est la limite de l’exercice pour celles et ceux qui considèrent que le modèle social français est dépassé et que l’anglo-saxon avec ses "working poors" (travailleurs pauvres) est notre avenir.

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